Analyse technique
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Le delta, comme outil de gestion d’une position sur options

Martin Noël
7 mars, 2016
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Le delta, comme outil de gestion d’une position sur options

Le billet du 22 février 2016, intitulé Stratégie de vente d’une combinaison pour Emera Inc. (EMA.T), démontrait comment tirer profit d’une contraction des prix et d’un éventuel retour à la moyenne du niveau de volatilité avec l’exemple du titre Emera Inc. (EMA.T).

Pour ce faire, notre stratégie consistait à vendre simultanément des options d’achat avec un prix de levée de 48 $ et des options de vente avec un prix d’exercice de 44$ venant à échéance le 18 mars 2016.

Considérant que l’action oscille autour de 46 $, quelle est la stratégie à adopter pour une gestion efficace de nos positions? Pour y répondre, analysons le concept du delta de l’option.

Le delta, est un indicateur qui mesure la sensibilité de la prime d’une option par rapport à une variation du titre sous-jacent de 1 $. Habituellement, une hausse du cours de l’action du titre sous-jacent augmente la valeur du prix d’une option d’achat et diminue celle du prix d’une option de vente.

Pour l’option d’achat, le delta est positif et compris entre 0 et 1. Pour l’option de vente, il est négatif et inclus entre -1 et 0.

Par exemple, pour le titre ABC, une option d’achat a un delta de 0,5 et une option de vente de -0,5. Advenant une poussée haussière de 1 $ du prix d’ABC, la prime de l’option d’achat augmentera de 0,50 $ tandis que le prix de l’option de vente diminuera de 0,50 $.

Pensons en termes de probabilité

Lorsqu’une option est « à parité », (c’est-à-dire que le prix de l’actif sous-jacent et le prix de levée de l’option sont identiques), le delta a une valeur absolue de 0,50.

Cela signifie qu’il y a 50 % des chances que l’option soit « en jeu » à son échéance, c’est-à-dire que le cours du titre sous-jacent se négocie au-dessus du prix de levée pour une option d’achat ou en-dessous du prix d’exercice pour une option de vente.

Le 4 mars 2016, basé sur le prix de fermeture de 46,05$ du titre d’EMA, le delta de l’option d’achat avec un prix de levée de 48 $ était de 0,11 et celui de l’option de vente avec un prix d’exercice de 44 $ de 0,15. Cela signifie qu’il y avait uniquement 26 % (11 % + 15 %) des chances que l’action d’EMA clôture au-dessus de 48 $ ou sous la barre de 44 $ à l’expiration des options, laissant présager la forte probabilité (74 %) d’obtenir le rendement maximal de la stratégie présentée, soit 95 $ par contrat.

Il serait donc judicieux de conserver vos positions d’options. En effet, si l’action d’EMA clôture entre 44 $ et 48 $ à l’échéance, les deux options expirent alors sans aucune valeur.

Pour l’investisseur qui a une tolérance au risque plus faible, il est possible de fermer sa position en initiant la position inverse. En d’autres termes, il achète une option d’achat (prime de 0,10 x 100 actions) au coût de 10 $ et achète une option de vente (prime de 0,17 x 100 actions), au coût de 17$, pour une prime totale payée de 27$. Ainsi, il obtiendra un profit net de 68 $ par contrat (95-27).

Graphique journalier d’EMA (46,05 $, le 4 mars 2016)

Source : Stockcharts

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous de comprendre les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Auteur: Michel Villa, instructeur – Bourse de Montréal

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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