La liquidité est un facteur très important lorsqu’on négocie des options, car elle permet de savoir s’il sera possible d’obtenir un prix concurrentiel lorsqu’on établit une position, et s’il sera facile de la liquider par la suite. Le volume et l’intérêt en cours sont habituellement les deux premiers indicateurs que les négociateurs individuels consultent lorsqu’ils cherchent à connaître la liquidité, mais ceux-ci peuvent donner un portrait incomplet de la liquidité réelle d’un produit. Une autre idée répandue chez les négociateurs individuels, mais erronée, veut que les mainteneurs de marché négocient « contre eux » lorsqu’ils se trouvent de l’autre côté de l’opération. Or, il n’en est rien, et l’investisseur qui se familiarise avec le rôle et la perspective des mainteneurs de marché aura une meilleure compréhension de la nature de la liquidité lorsqu’il négocie des options. Pour en savoir plus sur ce sujet, visionnez notre webinaire complet sur la liquidité de marché au Canada (en anglais seulement).
Les négociateurs individuels peuvent entretenir différentes idées au sujet de l’exécution des opérations, notamment les suivantes :
Ces idées font que les mainteneurs de marché sont souvent perçus négativement par bon nombre de négociateurs. Or, la réalité est toute autre. Un mainteneur de marché cherchera à réaliser des opérations aussi fréquemment que possible afin d’éponger les coûts fixes substantiels qui sont associés à son rôle. Il est important de comprendre comment les mainteneurs de marché réalisent un profit quand ils agissent comme partie à vos opérations. Le plus souvent, ils ne maintiennent pas de position à l’issue des opérations qu’ils exécutent : ils cherchent plutôt à contrebalancer d’autres positions pour réduire le risque. Cela leur permet de profiter efficacement de l’écart acheteur-vendeur tout en négociant avec le plus grand nombre possible de participants au marché. Pour attirer un flux d’ordre des deux côtés et réaliser un profit à partir de l’écart acheteur-vendeur, les mainteneurs de marché doivent afficher des cours acheteur et vendeur concurrentiels.
S’il est vrai que les mainteneurs de marché se trouvent initialement du côté opposé de l’opération, ils ne le demeurent habituellement que pour un court moment, car leur priorité est ensuite d’éliminer le risque. Pour ce faire, ils contrebalancent des opérations entre elles (les opérations réalisées par d’autres négociateurs) ou couvrent le risque résiduel au moyen des actions sous-jacentes (en visant un delta net aussi près de zéro que possible). Comme les mainteneurs de marché réalisent leurs profits à partir de l’écart acheteur-vendeur, ils cherchent à maximiser le nombre d’opérations tout en demeurant neutres, car ils ne souhaitent pas s’exposer à un risque directionnel en raison de leurs positions. Pour un mainteneur de marché, que votre opération soit profitable ou non, l’incidence financière est habituellement minime.
Si un négociateur achète une option d’achat échéant en août assortie d’un prix de levée de 360 $ (delta de 53), le mainteneur de marché vend cette même option (delta de -53), de sorte qu’il se trouve du côté opposé de l’opération. Si l’on suppose qu’aucune autre opération n’a été réalisée sur ce contrat lors de la séance, ce qui permettrait au mainteneur de marché de la contrebalancer, celui-ci devra acquérir 53 actions sous-jacentes sur le marché libre pour obtenir un delta net de zéro et ainsi assurer une couverture. Les options dont le volume et l’intérêt en cours sont faibles peuvent donc être liquides, car leur liquidité dépend de la capacité à acheter ou à vendre les actions sous-jacentes, et non pas l’option elle-même.
Si un négociateur établit un écart, il suffit pour le mainteneur de marché d’établir une couverture selon le delta net. Supposons par exemple qu’un négociateur achète un écart vertical composé d’options d’achat dont le prix de levée est respectivement de 360 $ et de 380 $ (delta de 53 – delta 30 = delta net de 23). Le mainteneur de marché se placera du côté inverse de l’opération en vendant le même écart vertical, ce qui représente un delta net de -23. Il achètera ensuite 23 actions pour ramener son delta net à zéro. Ici encore, la liquidité est tributaire de la capacité à acheter et à vendre les actions sous-jacentes.
Comme mentionné précédemment, le volume et l’intérêt en cours d’une option ne sont que très peu indicatives de sa liquidité réelle, car les mainteneurs de marché peuvent simplement acheter ou vendre les actions sous-jacentes pour couvrir leur position. Toutefois, l’intérêt en cours de l’ensemble de la chaîne d’option peut permettre de se faire une meilleure idée de la liquidité. Cela découle de la capacité des mainteneurs à compenser partiellement leur position en achetant ou vendant des options qui ont un prix de levée et un delta différents par rapport à l’option qu’ils ont négociée avec l’investisseur, et en achetant ou en vendant simplement le sous-jacent pour couvrir le risque.
Cela découle de la capacité des mainteneurs de marché à compenser partiellement leur position en achetant auprès du négociateur ou en vendant au négociateur des options assorties d’un prix de levée et d’un delta différents, et en achetant ou en vendant simplement le sous-jacent pour couvrir le risque.
Pour comprendre les paramètres qui sous-tendent la liquidité, l’équipe d’analyse d’optionsPlay a étudié l’écart acheteur-vendeur et l’écart réel des exécutions avant et après mai 2021, lorsque de nouveaux mainteneurs de marché ont fait leur entrée à la Bourse de Montréal. L’écart réel mesure le cours d’exécution par rapport à la médiane, ce qui procure une indication de la liquidité et de la qualité d’exécution. Après l’augmentation de la concurrence en mai 2021, 73 % des principales options ont connu une réduction de l’écart réel. L’écart acheteur-vendeur moyen a baissé de 15 %, ce qui s’est traduit par des cours plus concurrentiels, et l’écart réel moyen a été réduit de 11,2 %.
De plus, les analyses d’OptionsPlay montrent que l’écart réel des options canadiennes s’établit dans une fourchette de 58 % autour du cours médian. Ce paramètre permet de se faire une idée de la plage où l’on peut placer les ordres à cours limité pour maximiser à la fois la vitesse et la qualité d’exécution. Dans l’exemple ci-dessous, le cours médian se situant à 1,00 $, un ordre à cours limité moyen placé à un cours d’environ 1,10 $ pour un achat et de 0,90 $ pour une vente aurait de meilleures chances d’être exécuté rapidement à un prix équitable.
Image : écart réel
Source : OptionsPlay
La liquidité est une préoccupation constante pour les négociateurs, qui veulent naturellement pouvoir exécuter leurs opérations rapidement et à un prix concurrentiel. Or, bon nombre de négociateurs n’ont pas accès aux données qui leur permettraient d’évaluer la liquidité. En envisageant la liquidité du point de vue des mainteneurs de marché, on peut mieux la comprendre et voir comment elle est tributaire de la capacité de ces derniers à acheter ou à vendre le sous-jacent afin de couvrir le risque. Il importe par ailleurs d’être conscient que l’intérêt en cours et le volume d’une option ne donnent pas un portrait complet de sa liquidité. Ainsi, pour bien évaluer la liquidité d’une option donnée, il vaut mieux prendre en compte l’ensemble de la chaîne d’options.
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Chef de la stratégie liée aux produits
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Tony Zhang est un spécialiste du secteur des services financiers possédant plus d’une dizaine d’années d’expérience dans des postes liés au développement de produits, à la recherche et à la stratégie de marché pour les marchés des actions, des changes et des dérivés. À titre de chef de la stratégie liée aux produits d’OptionsPlay, Tony dirige actuellement la recherche et le développement pour la plateforme OptionsPlay Ideas & Portfolio. Animé par sa passion pour la technologie financière et le développement de produits, il a offert aux clients et aux utilisateurs servis par OptionPlay des solutions innovatrices et repensées. Il avait auparavant travaillé pendant 7 ans à FOREX.com, où il s’est formé aux marchés financiers et à la recherche en tant que stratège de marché spécialisé dans les marchés d’actions et de dérivés de change.