Stratégies perspective neutre
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Comment profiter de la stabilité relative d’un titre sur une période donnée

Martin Noël
4 juillet, 2017
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Comment profiter de la stabilité relative d’un titre sur une période donnée

L’utilisation des options permet de tirer avantage de l’évolution des prix des actions sous-jacentes de trois façons. Lorsque les prix sont à la hausse ou à la baisse, et lorsqu’ils entrent dans une phase de stabilité relative en faisant du surplace pendant un certain temps. Dans le cadre de cet article, j’examinerai avec vous comment tirer avantage de la stabilité relative d’un titre, et plus particulièrement sur un fonds négocié en bourse (FNB), sur une période donnée en établissant deux stratégies d’écart avec des échéances différentes. La première consiste à vendre un écart stellage (straddle) avec une échéance courte alors que la deuxième consiste à acheter un écart stellage élargi (strangle) avec une échéance plus longue.

Prenons un exemple sur le FNB iShares S&P/TSX 60 (XIU) en date du 23 juin 2017 alors que XIU se négociait à 22,63$. Supposons qu’un investisseur croit que XIU sera relativement stable d’ici l’échéance du mois de septembre 2017. Il décide alors de vendre un écart stellage sur des options venant à échéance le 21 juillet 2017 avec un prix de levée de 22,50$. Pour ce faire, il effectue les transactions suivantes :
Vente de 10 options d’achat XIU 20170721 C 22,50 @ 0,31$
Vente de 10 options de vente XIU 20170721 P 22,50 @ 0,16$
Crédit total = 470$ [(0,31$ + 0,16$) x 100 parts x 10 contrats]

 

Profil de profits et pertes de la vente du stellage à l’échéance du 21 juillet 2017

 

 

Comme nous pouvons le constater sur le graphique précédent, la vente du stellage nous permet de réaliser un bénéfice, si le prix de XIU se maintient et/ou se trouve entre les deux seuils d’équilibre de 22,03$ et 22,97$, et un profit maximal potentiel, si le prix de XIU clôture exactement à 22,50$ à l’échéance du 21 juillet 2017. En contrepartie cependant, la vente du stellage nous expose à des pertes importantes de part et d’autre des seuils d’équilibre. Par exemple, des pertes de 2 000$ pourraient être encaissées si XIU clôturait à 20$ ou 25$ à l’échéance du 21 juillet.
C’est la raison pour laquelle nous mettons en place une stratégie de protection en achetant un écart stellage élargi venant à échéance le 15 septembre 2017. Dont voici les transactions :
Achat de 10 options d’achat XIU 20170915 C 23,50 @ 0,09$
Achat de 10 options de vente XIU 20170915 P 21,50 @ 0,22$
Débit total = 310$ [(0,09$ + 0,22$) x 100 parts x 10 contrats]

 

Profil de profits et pertes de l’achat du stellage élargi à l’échéance du 21 juillet 2017

 

 

Comme nous pouvons le constater sur le graphique précédent, l’achat du stellage élargi génère des profits considérables si le prix de XIU se met à fluctuer de manières importantes de part et d’autre des deux seuils d’équilibre de 21,19$ et 23,81$. La position engendrera une perte à l’intérieur des deux seuils d’équilibre alors que la perte maximale de 310 $ sera subite à l’intérieur des deux prix de levée de 21,50$ et 23,50$.

Au total, nous avons maintenant le profil de profits et pertes suivant.

 

Profil de profits et pertes de la position totale à l’échéance du 21 juillet 2017

 

 

Comme nous pouvons le constater sur le graphique précédent, nous sommes toujours en position de tirer avantage de la stabilité relative des prix de XIU avec un profit potentiel tant et aussi longtemps que le prix de XIU se maintient entre les seuils d’équilibre de 22,03$ et 22,87$ et un profit maximal potentiel de 368$ si le prix de XIU clôture exactement à 22,50 $ à l’échéance du 21 juillet 2017. Ce profit n’est qu’une estimation faite à l’aide de la formule Black-Scholes, en gardant toutes variables stables dans le modèle, puisqu’il provient de la différence entre le prix des options du 15 septembre 2017, qui auront toujours deux mois à courir à l’échéance du 21 juillet, et le prix de celles qui arrivent à échéance le 21 juillet 2017. Nous pouvons donc observer que notre profit maximal a été amputé d’à peu près 100$ en échange d’une protection contre les fluctuations importantes à la hausse comme à la baisse. En effet, dans le premier graphique, notre perte potentielle à la suite d’une hausse de XIU jusqu’à 25$, ou une baisse jusqu’à 20$, était de 2 000$ alors que maintenant elle est limitée à 800$.

La beauté avec cette stratégie c’est que si les prix demeurent stables jusqu’à l’échéance du 21 juillet 2017, nous pourrons alors réaliser notre profit et revendre un autre écart stellage venant à échéance le 18 août 2017 pour un crédit plus ou moins égal à ce que nous avons encaissé avec celui du 21 juillet 2017 tout en conservant notre écart stellage élargi. Et si les prix demeurent stables jusqu’au 18 août 2017, nous pourrons également vendre un autre écart stellage élargi venant à échéance le 15 septembre 2017. Ainsi, nous avons la possibilité d’encaisser un profit maximal de trois fois 470$, en fonction des prix du marché (en prenant pour acquis que les variables du modèle Black-Scholes demeureront stables), par la vente de l’écart stellage contre le débit de 310$ lié à l’achat de l’écart stellage élargi.

 

Bonnes transactions et bonne semaine !

 

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours, avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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