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Les fonds négociés en bourse utilisant la stratégie de vente d’options d’achat couvertes

Martin Noël
11 avril, 2012
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La stratégie vente d’options d’achat couvertes est une excellente stratégie pour s’initier aux options. Les options peuvent être utilisées à plusieurs fins. De la protection à la spéculation effrénée. Bien que les rendements faramineux qui peuvent découler d’une spéculation habile puissent être alléchants, cette activité ne devrait être entreprise que par les investisseurs chevronnés qui ont déjà une certaine expérience en matière de spéculation. Et surtout, qui ont déjà démontré une certaine réussite. L’utilisation des options en soit n’est pas une panacée contre les mauvaises décisions. Au départ, l’investisseur doit faire ses devoirs et pouvoir effectuer une analyse qualitative et quantitative des titres dans lesquels il compte investir. Une fois l’analyse faite, l’investisseur pourra ensuite choisir les outils, dont les options font parti, pour réaliser sa stratégie.

La vente d’options d’achat permet ainsi à l’investisseur néophyte en options de s’initier sans encourir de risque supplémentaire à ceux auxquels il fait déjà face. En effet, un investisseur fait face à deux risques principaux en matière d’investissement. Le premier est lié au risque de détention des titres. Ce risque de détention est divisé en types de risque, soit le risque de marché et le risque spécifique. Le risque de marché est le risque lié aux fluctuations normales de l’ensemble des titres boursiers alors que le risque spécifique est lié au risque de l’entreprise elle-même. C’est ce risque qui nécessite de faire une analyse approfondie (fondamentale et/ou technique) des titres convoités avant d’investir. Le deuxième risque auquel l’investisseur fait face est celui qu’on pourrait appelé le syndrome du rétroviseur. C’est-à-dire le risque de voir le titre continuer à monter une fois qu’on l’a vendu. Qui n’a pas pesté contre le marché après avoir vu le titre qu’on vient de vendre poursuivre, ou reprendre, sa hausse immédiatement après avoir liquidé ses actions? Ce phénomène est réel et est indépendant de l’outil qu’on utilise pour vendre ses actions. Le « syndrome du rétroviseur » est le fait de continuer à suivre la performance des titres qu’on ne possède plus. C’est comme si on continuait à regarder dans son rétroviseur pour voir comment la route se défile au lieu de regarder la route devant soi au cours d’une balade en voiture.

Examinons maintenant les risques auquel un investisseur fait face lorsqu’il établie la stratégie vente d’options d’achat couvertes. Le premier risque est également le risque de détention puisqu’on doit détenir les actions pour que les options d’achat vendues soit dites « couvertes ». La vente des options d’achat par l’investisseur oblige ce dernier à vendre ses actions si le détenteur exerce son droit d’achat. Par conséquent, il est possible que l’investisseur soit obligé de vendre ses actions et de subir ainsi le « syndrome du rétroviseur ». Comme on peut le constater. Ces deux risques sont les mêmes que ceux auquel tout investisseur fait face dans le cadre normal de ses investissements. Ainsi, la stratégie vente d’options d’achat couvertes permet d’encaisser une prime qui offrira un revenu supplémentaire et une légère protection en cas de baisse des titres sous-jacents. En cas de hausse au-delà du prix de levée des options d’achat vendues, l’investisseur vendra ses actions et réalisera un profit supérieur à ce qu’il aurait réalisé s’il avait vendu les actions directement sur le marché des actions à un prix équivalent au prix de levée. Si au contraire le titre baisse alors l’investisseur se trouvera tout de même en meilleure posture que s’il n’avait rien fait. La prime reçue venant lui offrir un léger coussin. Par conséquent, on comprendra maintenant pourquoi cette stratégie représente une excellente façon de s’initier aux options puisque le pire qui puisse nous arriver lorsqu’on est prêt à vendre nos actions, c’est de faire mieux que le marché.

Devant la popularité de cette stratégie les gestionnaires de fonds négociés en bourse (FNB) ont saisi la balle au bond et lancé des FNBs qui utilise la stratégie vente d’options d’achat couvertes. L’avantage d’investir dans ces FNBs est qu’on peut tirer avantage de la gestion professionnelle de cette stratégie et des frais réduits dont bénéficient les institutions. À cet égard, je vous invite à lire un excellent article sur le sujet publié par Stéphanie Grammond le 5 novembre 2011 dans La Presse.

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Bonnes transactions et bonne semaine!

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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