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L’impact du dividende sur la valeur intrinsèque des options

Martin Noël
6 février, 2017
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L’impact du dividende sur la valeur intrinsèque des options

Comme nous l’avons mentionné dans les articles précédents, la valeur intrinsèque d’une option est la valeur de la prime liée à la fluctuation du prix du titre par rapport au prix de levée de l’option.

VIoa = max(S – X; 0)

VIov = max(X – S; 0)

Dans l’article précédent, nous avons vu que l’évolution des taux d’intérêt avait un impact sur la valeur actuelle du prix de levée et que, par ricochet, la valeur intrinsèque s’en trouvait affectée. Cette semaine, nous traitons d’une variable qui influe également sur la valeur intrinsèque des options et plus particulièrement sur la valeur du titre sous-jacent : le dividende.

Le dividende

Pour bien comprendre comment le dividende peut influer sur la valeur des options, nous allons prendre l’exemple des actions de Banque nationale du Canada (NA) qui versera un dividende approximatif de 0,56 $ par action vers la fin du mois de mars 2017.

NA

Prix du titre la veille du versement du dividende par NA

56,02 $ $

Valeur intrinsèque : option d’achat avec prix de levée de 55 $

1,02 $ (56,02 $ – 55 $)

Versement du dividende

0,56 $

Prix du titre après le versement du dividende par NA

55,46 $

Valeur intrinsèque : option d’achat avec prix de levée de 55 $

0,46 $ (55,46 $ – 55 $)

En prenant pour acquis que le prix de NA demeurera à 56,20 $ au moment du versement du dividende, nous pouvons observer dans le tableau précédent que la valeur intrinsèque d’une option d’achat ayant un prix de levée de 55 $ est de 1,02 $. Cependant, le versement d’un dividende a pour effet de faire baisser le prix des actions d’une valeur égale au montant du dividende*.

Cela s’explique par le fait que le versement du dividende par NA fait en sorte qu’il y a une valeur de 0,56 $ par action qui sort des coffres de la banque.

En achetant les actions la veille du versement du dividende au prix de 56,02 $ vous avez droit à ce dividende. Cependant, l’investisseur qui se présente le lendemain pour acheter les actions, lui n’y a pas droit. Par conséquent, il ne voudra certainement pas payer 56,02 $ par action pour une société qui vient de perdre 0,56 $ par action en valeur. Ainsi, suite au versement du dividende, les nouveaux investisseurs voudront obtenir les actions à un prix qui, pour être juste, devra être ramené à 55,46 $. Or, comme le prix des actions NA vient de baisser, nous pouvons constater que sa valeur intrinsèque vient également de baisser pour s’établir à 0,46 $.

Nous pouvons donc affirmer qu’une hausse du dividende aura pour effet de faire baisser la valeur des options d’achat et, à l’inverse, qu’une baisse du dividende fera augmenter la valeur des options d’achat.

Pour les options de vente ce sera le phénomène inverse, c’est-à-dire qu’une hausse du dividende, en faisant baisser la valeur du titre, fera alors augmenter la valeur des options de vente alors qu’une baisse du dividende fera baisser la valeur de ces mêmes options.

La semaine prochaine nous conclurons cette série d’articles par l’impact de la volatilité sur la valeur intrinsèque des options.

Bonnes transactions et bonne semaine!

*Pour les fins de cet article, nous avons simplifié l’exercice en faisant baisser le prix du titre d’une somme égale au montant du dividende mais, en réalité, plusieurs facteurs dont la fiscalité de l’entreprise, font en sorte que la baisse est généralement inférieure au montant du dividende.

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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