Autre
J'aime

Une position longue synthétique sur BMO

Martin Noël
19 mars, 2012
1497 Lectures
0 Commentaires
Lecture en 8 minutes
no-cover

Un investisseur qui désire acheter des actions à un meilleur prix que le cours actuel du marché peut placer un ordre d’achat à cours limite sous le niveau actuel. Si le prix descend à son prix, il achètera alors les actions et il aura réussi à obtenir un meilleur prix que s’il les avait achetées immédiatement. Cependant, le risque que prend l’investisseur, c’est de ne pas pouvoir acheter les actions si elles ne baissent pas. Il se retrouverait alors « gros Jean comme devant » selon l’expression populaire. Au lieu de placer un ordre à cours limite, l’investisseur pourrait vendre une option de vente ayant un prix de levée qui correspond au prix d’achat qu’il souhaite débourser pour ces actions. En ce faisant, il encaisse une prime immédiatement qui viendra réduire d’autant le coût des actions. Si à l’échéance les actions sont inférieures au prix de levée des options de vente vendues, l’investisseur sera alors dans l’obligation d’acheter les actions au prix de levée et son prix de revient sera égal au prix de levée moins la prime qu’il aura reçue suite à la vente des options de vente.

Cependant, tout comme pour le placement d’un ordre à cours limite, la vente d’options de vente ne garantit pas que l’investisseur puisse acheter les actions si ces dernières ne baissent pas. L’avantage de la vente des options de vente sur le placement d’un ordre à cours limite est l’encaissement de la prime qui offre un rendement supplémentaire à l’investisseur.

Mais que faire si on veut pouvoir acheter les actions si ces dernières n’effectuent pas le repli anticipé?

On peut toujours décider de pourchasser le titre à la hausse en plaçant un ordre d’achat stop, mais on court le risque que l’exécution se fasse à un cours plus élevé que le prix stop si le titre effectue un saut de prix (gap) suite à une nouvelle inattendue. La solution consiste, pour l’investisseur, à acheter des options d’achat ayant un prix de levée qui correspond au prix d’achat désiré en se servant de la prime reçue de la vente des options de vente.

Voici un exemple comparant le placement d’un ordre d’achat à cours limite à la vente d’options de vente sur le titre de Banque de Montréal (BMO) alors que il se négociait à 59,01 $ vendredi dernier.

1) L’investisseur pourrait placer un ordre à cours limite pour acheter 100 actions de BMO à un prix de 58 $, ou
2) l’investisseur pourrait vendre une option de vente échéant en avril et ayant un prix de levée de 58 $ au prix de 0,35 $ par action ou 35 $ par contrat.

Dans le premier cas, l’investisseur s’engage à acheter 100 actions à 58 $ si le cours baisse à ce niveau. Dans le cas contraire, l’investisseur n’achèterait pas les actions et manquerait une occasion. Dans le deuxième cas, l’investisseur s’engage à acheter 100 actions de BMO si les actions BMO se négocient à un prix inférieur au prix de levée de 58 $ à l’échéance du mois d’avril. En tenant compte de la prime de 0,35 $ par action qu’il a reçue, son coût de revient serait alors de 57,65 $ s’il devait être forcé d’acheter les actions. Dans le cas contraire, l’investisseur n’achèterait pas les actions et manquerait également une opportunité sauf que la prime de 0,35 $ représenterait alors un rendement supplémentaire pour l’investisseur.

Dans tous les cas, l’investisseur est en meilleure position avec la vente des options de vente puisqu’il achètera les actions à un meilleur prix grâce à la prime reçue si BMO baisse sous les 58 $ ou il préservera la prime reçue si les actions ne baissent pas.

Maintenant, si l’investisseur veut pouvoir acheter les actions en cas de hausse, il peut,

1) placer un ordre d’achat stop à 61 $, ou
2) acheter une option d’achat échéant en avril et ayant un prix de levée de 61 $ au prix de 0,13 $ par action ou 13 $ par contrat. Il obtient ainsi le droit d’acheter 100 actions au prix de 61 $ par action d’ici l’échéance du mois d’avril.

Si les actions augmentent au dessus de 61 $, dans les deux cas l’investisseur achètera les actions. Dans le premier cas, le prix d’achat pourrait être supérieur à 61 $ puisque l’ordre stop devient un ordre au marché (avec une limite prédéfinie) suite au déclenchement de l’ordre stop. Dans le deuxième cas, l’investisseur est garanti de pouvoir acheter les actions à 61 $ grâce aux options d’achat qu’il détient. De plus, comme les options d’achat ne lui ont coûté que 0,13 $ par action, son coût de revient serait alors de 60,78 $ (61 $ – 0,35 $ + 0,13 $).

Nous pouvons donc constater que l’utilisation des options met l’investisseur en position avantageuse dans tous les scénarios. Avec la vente des options de vente et l’achat des options d’achat, l’investisseur se trouve à posséder l’équivalent d’une position longue synthétique sur les actions de BMO, tel que le démontre le graphique suivant :

Position longue synthétique sur BMO

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Revue de la semaine

Le XIU a gagné 0,45 %, le XFN a bondi de 3,57 %, le XEG a baissé de 1,31 %, et le XGD s’est écroulé de 5,92 %. Le dollar américain a ajouté 0,12 %.

Les tendances sont à la hausse pour XFN, et à la baisse pour XIU, XEG, et XGD. La tendance principale est à la baisse pour le dollar américain.

Le tableau suivant illustre le prix de fermeture en date du vendredi 16 mars 2012 ainsi que la tendance principale à moyen terme (un mois ou plus).

XIU XFN XEG XGD $USDCAD
2012-03-16
17,94 $
23,49 $
17,32 $
21,14 $
99,17
2012-03-09
17,86 $
22,68 $
17,55 $
22,47 $
99,05
Variation
+0,08 $
+0,81 $
-0,23 $
-1,33 $
+0,12
Variation %
+0,45%
+3,57%
-1,31%
-5,92%
+0,12%
Tendance
Baisse Hausse Baisse Baisse Baisse

Bonnes transactions et bonne semaine!

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

410 articles
0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Défiler vers le haut