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Acheter Alimentation Couche-Tard à un prix inférieur au marché

Martin Noël
12 juin, 2012
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Les Aliments Couche-Tard (ATD.B) ont clairement signifié aux actionnaires de Statoil Fuel & Retail de ne pas espérer une offre d’achat plus généreuse que celle qui est sur la table à l’heure actuelle. Bien que Couche-Tard soit très confiante que les actionnaires de Statoil Fuel & Retail soumettrons leurs actions, il y a toujours un risque que la transaction ne passe pas. Dans cette éventualité les actions de Couche-Tard pourraient alors subir un recul et revenir aux alentours de
34 $. ATD cotait à 41,03 $ au moment d’écrire cette chronique.

Un investisseur qui est prêt à courir ce risque et qui serait ouvert à l’idée d’acheter des actions de Couche-Tard en cas de repli pourrait vendre une option de vente échéant en juillet et ayant un prix de levée de 40 $ pour une prime de 1,20 $. Le crédit total de 120 $ par contrat de cette stratégie correspond également au profit maximal qu’un investisseur pourrait réaliser si le titre se maintient au-dessus du prix de levée de 40 $ d’ici l’échéance du mois de juillet. Cela correspond également à un rendement potentiel de 3,1 % pour la même période. En effet, le risque maximal est égal au prix de levée de 40 $ moins la prime reçue de 1,20 $ pour un total de 38,80 $ par actions, ou de 3 880 $ par contrat. Le delta de cette option de vente est de -38 %, ce qui veut dire que la probabilité que cette option de vente soit en jeu à l’échéance est égale à 38 %. En contrepartie, nous pouvons donc déterminer que la probabilité que cette option de vente soit sans valeur à l’échéance est égale à 62 % (1 – 0,38). Par conséquent, nous pouvons conclure que cet investisseur a 62 % de chance de réaliser le rendement maximal de 3,1 %.

Un autre investisseur qui voudrait augmenter ses probabilités de réaliser le rendement maximal devrait choisir un prix de levée inférieur. En vendant une option de vente échéant en juillet et ayant un prix de levée de 36 $ à un prix de 0,25 $ par action, cet investisseur recevrait 25 $ par contrat pour un risque de 3 575 $ par contrat ((prix de levée de 36 $ – prime de 0,25 $) x 100 actions par contrat). Le rendement maximal est donc de 0,7 % (25 $/3 575 $) d’ici l’échéance du mois de juillet. Le delta de cette option de vente est égal à -11 %, ce qui veut dire que la probabilité que cette option de vente soit en jeu à l’échéance est égale à 11 %. Par conséquent, la probabilité que cette option de vente soit sans valeur à l’échéance est égale à 89% (1 – 0,11). La probabilité de réaliser le rendement maximal de 0,7 % dans ce cas-ci est donc de 89 %.

On peut donc constater que le rendement diminue avec l’augmentation des probabilités de réussite. Cela est tout à fait conséquent et cohérent puisque puisqu’il y a un lien direct entre le risque et le rendement. Plus le risque de perte est faible, moins le rendement est élevé, et vice-versa lorsque le risque augmente.

Par conséquent, avant de prendre une décision quant au prix de levée à choisir, un investisseur devra déterminer s’il privilégie le rendement potentiel ou le risque minimal. C’est-à-dire, la vente de l’option de vente ayant un prix de levée de 40 $ pour un rendement potentiel de 3,1 %, ou la vente de l’option de vente ayant un prix de levée de 36 $ pour un rendement potentiel de 0,7 %. Dans le pire des scénarios, si ATD.B ferme en deçà du prix de levée de l’option de vente, l’investisseur achètera les actions, soit à 38,80 $, soit à 35,75 $ selon le prix de levée de l’option de vente choisie.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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