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Vendre Mines Agnico-Eagle Limitée à un prix supérieur au marché

Martin Noël
18 juin, 2012
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Au moment d’écrire cette chronique, les Mines Agnico-Eagle Limitée (AEM) démontrait, tel qu’on peu le constater sur le graphique ci-dessous, une décélération dans la croissance du prix du titre. En effet, nous pouvons constater que les prix de AEM font de nouveaux sommets depuis la fin du mois de mai alors que l’indicateur RSI 5 montre des sommets en déclin pour la même période alors que nous sommes dans la zone de surachat. Cette situation est communément appelée de la divergence négative. La divergence négative démontre un signe de faiblesse et est observée lorsque les prix font de nouveaux sommets qui ne sont pas confirmés par de nouveaux sommets sur le RSI 5 (ou tout autre indicateur similaire). La divergence positive, quant à elle, est observée lorsque les prix font de nouveaux creux qui ne sont pas confirmés par de nouveaux creux sur le RSI 5.

Graphique d’AEM

Cet état de faiblesse laisse présager la possibilité de voir AEM amorcer une baisse, ou à tout le moins, faire du surplace au cours des prochaines semaines. Un investisseur qui voudrait tirer avantage de cette situation pourrait décider de vendre des options d’achat près de la parité alors qu’un autre pourrait décider de vendre des options d’achat hors jeu. La vente d’options d’achat procure certains avantages, tels que de pouvoir profiter de l’érosion de la valeur temps dans le cas où le titre ferait du surplace, ainsi que de pouvoir profiter d’une baisse modérée dans le prix du titre. L’inconvénient majeur est bien entendu le risque qui est encouru par le vendeur des options d’achat puisque celui-ci est illimité en cas de hausse de la valeur sous-jacente. À cet égard, l’investisseur averti portera une attention particulière à la gestion du risque de cette position et la fermera dès que le niveau de perte préalablement fixé sera atteint.

Les options d’achats suivantes sur AEM étaient disponibles au moment d’écrire ces lignes alors qu’AEM cotait à 42,76 $ :

AEM JUL 44 C à 1,50 $
AEM JUL 46 C à 0,85 $

La vente des options d’achat AEM JUL 44 C à 1,50 $ permet d’encaisser la somme de 150 $ par contrat. Le seuil d’équilibre de 45,50 $ est calculé en additionnant la prime de 1,50 $ au prix de levée de 44 $. Par conséquent, tant et aussi longtemps que le titre ne grimpera pas au-dessus de ce seuil d’ici l’échéance du mois de juillet, l’investisseur sera en position de profit. Alors que dans le cas contraire, l’investisseur se retrouvera alors à être dans l’obligation de vendre les actions AEM à 44 $ suite à l’exercice des options d’achat par le détenteur. Cela placera alors l’investisseur dans une position de vente à découvert qu’il pourra renverser en rachetant les actions sur le marché boursier. La différence entre le prix d’achat et le prix de vente plus la prime reçue constituera alors son profit ou sa perte. L’option d’achat AEM JUL 44 C a un delta de 43 %. Cela veut donc dire que cette option n’a que 43 % de probabilité qu’elle soit en jeu à l’échéance. On peut également affirmer qu’il y a 57 % de probabilité que l’option d’achat arrive à l’échéance sans valeur et que l’investisseur réalise le profit maximal de 150 $ par contrat.

La vente des options d’achat AEM JUL 46 C à 0,85 $permet d’encaisser la somme de 85 $ par contrat. Le seuil d’équilibre de 46,85 $ est calculé en additionnant la prime de 0,85 $ au prix de levée de 46 $. Par conséquent, tant et aussi longtemps que le titre ne grimpera pas au-dessus de ce seuil d’ici l’échéance du mois de juillet, l’investisseur sera en position de profit. Alors que dans le cas contraire, l’investisseur se retrouvera alors à être dans l’obligation de vendre les actions AEM à 46 $ suite à l’exercice des options d’achat par le détenteur. Cela placera également l’investisseur dans une position de vente à découvert qu’il pourra renverser en rachetant les actions sur le marché boursier. La différence entre le prix d’achat et le prix de vente plus la prime reçue constituera alors son profit ou sa perte. L’option d’achat AEM JUL 46 C a un delta de 29 %. Cela veut donc dire que cette option n’a que 29 % de probabilité qu’elle soit en jeu à l’échéance. On peut également affirmer qu’il y a 71 % de probabilité que l’option d’achat arrive à l’échéance sans valeur et que l’investisseur réalise le profit maximal de 85 $ par contrat.

On peut donc constater que l’option d’achat AEM JUL 44 C offre une profit potentiel plus élevé que l’option d’achat AEM JUL 46 C (150 $ vs 85 $) mais que le risque est également plus élevé puisque le seuil d’équilibre est de 45,50 $ pour l’option d’achat AEM JUL 44 C et de 46,85 $ pour l’option d’achat AEM JUL 46 C. Les probabilités de réaliser le profit maximal sont plus faibles pour l’option d’achat AEM JUL 44 C que pour l’option d’achat AEM JUL 46 C (57% vs 71%)

L’investisseur devra donc déterminer s’il privilégie un profit potentiel plus élevé (risque plus élevé) avec des probabilités plus faibles ou un profit potentiel moins élevée (risque plus faible) avec des probabilités de réussites plus élevées.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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