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Cinq surprises potentielles en 2018 pour les marchés canadiens

Patrick Ceresna
4 janvier, 2018
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Cinq surprises potentielles en 2018 pour les marchés canadiens

Quoi de mieux que de clore l’année 2017 par des prévisions sur les marchés? En tant que négociateur, je considère que les prévisions jettent les bases de référence des stratégies d’investissement à privilégier pour l’année à venir. Toutefois, l’obstacle le plus important des prévisions économiques tient au comportement grégaire qui les influence grandement et au fait que les analystes tendent peu à se soustraire à cet effet d’entraînement. Compte tenu des nombreuses propriétés émergentes des marchés, l’évolution de ces derniers est rarement conforme aux attentes consensuelles. En fait, il est beaucoup plus probable qu’un événement marginal se produise que les marchés ne suivent les trajectoires anticipées.

L’établissement d’une liste de cinq surprises potentielles pour les marchés en 2018 vise à explorer les scénarios possibles au-delà de la ligne consensuelle, en vue d’être capable de les reconnaître s’ils commencent à se matérialiser.

Sans plus tarder, voici cinq surprises potentielles en 2018 pour les marchés canadiens.

  1. On assiste à l’inversion de la courbe de rendement canadienne
    La Banque du Canada a haussé les taux d’intérêt à deux reprises l’année dernière, mais la pente de la partie médiane de la courbe de rendement s’accentue beaucoup plus rapidement. Cela pourrait ne pas sembler préoccupant à moins de tenir compte du fait que les obligations à long terme (aux échéances de 10 à 30 ans) n’ont pas bougé. Le milieu de la courbe converge entièrement vers les 2 %. Il serait déstabilisant d’assister à l’inversion du milieu de la courbe de rendement, car la plupart des analystes des maisons de courtage interprètent l’inversion de la courbe de rendement comme le signe annonciateur d’une récession.
  2. Les taux d’intérêt à plus long terme demeurent bas et continuent de décliner
    Les taux d’intérêt n’ont peut-être pas encore atteint leur plus grand creux. Les marchés canadiens doivent encore réagir aux 3 D : la dette, les données démographiques et les développements technologiques. Une grande surprise serait donc de voir la tendance inflationniste à court terme et la poussée de croissance s’avérer transitoires en raison des fluctuations cycliques du pétrole et des facteurs déflationnistes qui feraient chuter l’économie dans la dernière moitié de 2018.
  3. Les producteurs aurifères enregistrent les meilleures performances en 2018
    La production aurifère fait partie des secteurs les moins performants en 2017. Alors que nombre d’investisseurs recherchent la performance et évitent habituellement les secteurs et les fonds sous-performants, la surprise possible serait de voir les investisseurs à contre-courant qui achètent à la baisse sortir grands gagnants grâce à une surperformance des minières par rapport aux autres secteurs canadiens en 2018.
  4. Les banques canadiennes affichent de faibles résultats
    L’aplanissement de la courbe de rendement au Canada plombe les résultats des banques. Ajoutons à cela le ralentissement des souscriptions de nouveaux prêts hypothécaires causé par la nouvelle ligne directrice B-20, et tous les facteurs sont rassemblés pour donner lieu à un refroidissement des performances bancaires.
  5. La volatilité mondiale connaît une recrudescence
    Au cours des deux dernières années, nous avons été témoins d’une période de faible volatilité historique, à la fois pour la volatilité réalisée et la volatilité implicite. L’un des principaux facteurs ayant provoqué ce phénomène est l’apport de milliers de milliards de dollars par les banques centrales, une intervention qui commence à se relâcher. La surprise potentielle en 2018 serait de voir le marché ne pas disposer de la liquidité suffisante pour contrer l’atténuation de l’assouplissement quantitatif par les banques centrales, ce qui provoquerait les plus fortes fluctuations du marché depuis 2015. Comme la Bourse de Toronto est fortement corrélée aux titres de participation américains et étrangers, la volatilité s’étendrait au marché boursier canadien, créant un événement de marché.

Bien sûr, certains de ces phénomènes pourraient ne pas se produire. Ce dont je suis certain, par contre, c’est qu’en recourant aux options sur actions dans la conjoncture actuelle de faible volatilité, l’une des meilleures façons de composer avec les remous de 2018 pourrait consister à opter pour une stratégie de couverture à l’égard des portefeuilles existants et à tirer parti des gains potentiels. Un excellent exemple de cette stratégie serait de protéger les actions bancaires canadiennes par une couverture sous forme de tunnel. Cela signifie de vendre une option d’achat couverte, puis d’utiliser le produit de la vente pour amortir le coût d’achat d’une option de vente de protection. Pour en apprendre davantage sur cette stratégie, consultez la fiche Stratégie options sur actions de la Bourse de Montréal. Dans un contexte où de nombreux titres bancaires sont en hausse de 10 à 20 %, l’utilisation d’un tunnel pour cristalliser ces gains peut s’avérer une stratégie valable.

Patrick Ceresna
Patrick Ceresna http://www.bigpicturetrading.com

Gestionnaire spécialisé en produits dérivés

Big Picture Trading Inc.

Patrick Ceresna est le fondateur et le conseiller en chef en matière de stratégies boursières de Big Picture Trading. Il est aussi coanimateur des balados MacroVoices et Market Huddle. Il détient les titres de Chartered Market Technician (technicien agréé du marché), de gestionnaire spécialisé en produits dérivés et de gestionnaire de placements agréé. En plus de ses fonctions à Big Picture Trading, M. Ceresna offre une formation sur les produits dérivés de la Bourse de Montréal, membre du Groupe TMX. La formation, qui s’adresse aux investisseurs et aux professionnels en placement de partout au Canada, porte sur les nombreuses fonctions utiles des options à l’intérieur d’un portefeuille de placements. Patrick se spécialise dans l’analyse des conditions macroéconomiques du marché mondial et dans la manière de convertir ces dernières en occasions de placement et de négociation concrètes. Sa connaissance avancée de l’analyse technique lui permet d’établir des liens entre les différents thèmes macroéconomiques dans le but de suggérer des stratégies de négociation à mettre en œuvre. Fort de solides connaissances en négociation d’options, il recherche des occasions de placement à profil de risque et de rendement asymétrique qui permettent de tirer avantage des rendements, tout en cernant et en gérant le risque ou en générant des revenus accrus et stables. Patrick a conçu et il enseigne activement les programmes de maître offerts par Big Picture Trading sur les aspects techniques de la négociation, la négociation d’options et la macroéconomie. Il fournit également aux membres le contenu des webinaires quotidiens d’analyse du marché en direct, des services d’alerte et des modèles de portefeuille.

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