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Comment établir un écart haussier dans son REER?

Martin Noël
23 mai, 2012
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La semaine dernière nous avons vu comment on pouvait répliquer la stratégie « vente d’options de vente » en la remplaçant par la stratégie « vente d’options d’achat couvertes ». Dans la chronique de cette semaine, nous verrons comment nous pouvons répliquer un écart haussier dans un compte enregistré.

L’écart haussier peut être construit à l’aide d’options d’achat ou d’options de vente. Il suffit d’acheter une option et de vendre simultanément une autre option de même type (option d’achat ou de vente), de même échéance mais à un prix de levée supérieur à l’option détenue. Le problème avec cette stratégie c’est qu’on ne peut pas vendre une option qui n’est pas couverte par la détention des actions dans un compte enregistré. Dans le cas où on établit un écart haussier à l’aide d’options d’achat, la vente d’une option d’achat au prix de levée supérieur n’est pas considérée comme étant couverte puisqu’on ne détient pas les actions en contrepartie. Il en va de même avec l’écart haussier à l’aide d’options de vente puisque dans tous les cas il n’est pas permis de vendre une option de vente dans un compte enregistré. Par conséquent, nous devrons donc trouver une façon de ne pas se retrouver avec une position vendeur (signataire) non-couverte sur options d’achat ou sur options de vente.

Tout comme dans la dernière chronique, nous utiliserons la parité put-call pour solutionner ce problème. Pour de plus amples information sur le sujet, veuillez consulter la chronique du 28 juin 2010, intitulée « La parité put-call » http://lesoptionscacompte.ca/blog/2010/06/28/la-parite-put-call/.

Nous savons que dans un compte enregistré il est permis d’acheter des options d’achat et des options de vente, et qu’il est également permis de vendre des options d’achat couvertes par la détention des actions. Nous serons donc limités par ces contraintes dans la construction d’un écart haussier.

Prenons l’exemple d’un investisseur qui désire construire un écart haussier sur le titre XIU alors qu’il cotait à 16,12 $ à la fermeture des marchés le vendredi 18 mai 2012. Il souhaiterait acheter les options d’achat échéant en juin 2012 et ayant un prix de levée de 15 $ à un prix de 1,28 $ et vendre une option d’achat de même échéance et ayant un prix de levée de 16 $ à un prix de 0,52 $.

Profil de profits et pertes de l’écart haussier à l’aide d’options d’achat sur XIU

Le débit total de la stratégie, qui est également la perte maximale, est de 0,76 $ par action (76 $ par contrat). Le profit maximal de 24 $ par contrat est obtenu en prenant la différence entre les deux prix de levée (1 $) moins la perte maximale de 0,76 $, le tout multiplié par 100 actions par contrat. Comme la structure de cette stratégie n’est pas permise dans un compte enregistré, il faudra donc trouver une solution de rechange. Ce qu’il faut faire pour rendre cette stratégie conforme c’est de réussir à couvrir la vente des options d’achat en utilisant la parité put-call. La solution réside dans le remplacement de l’achat des options d’achat par une position équivalente.

La parité put-call se définit comme suit :

c + VA(K) = p + S

c = call (option d’achat)
VA(K) = valeur actuelle du prix de levée
p = put (option de vente)
S = valeur du sous-jacent

Par conséquent, on peut donc remplacer l’achat des options d’achat en achetant une option de vente et les actions XIU. L’investisseur décide donc d’acheter un contrat d’options de vente échéant en juin et ayant un prix de levée de 15 $ au prix de 0,17 $ et il achète également 100 actions XIU au prix de 16,12 $.

Profil de profits et pertes de la stratégie sur XIU en utilisant la parité put-call

Le profit maximal est de 23 $ par contrat alors que la perte maximale est de 77 $. On peut donc constater que les deux stratégies offrent des profils de profits et pertes pratiquement identiques. Cependant, la première stratégie ne peut être utilisée dans un compte enregistré alors que la deuxième stratégie respecte en tout point la réglementation. En effet, nous avons la position suivante :

Achat de 100 actions à 16,12 $
Achat de 1 contrat d’options de vente XIU JUN 15 P à 0,17 $
Vente de 1 contrat d’options d’achat XIU JUN 16 C à 0,52 $

En y regardant de plus près on constate que la position est composée de la stratégie vente d’options d’achat couvertes (achat de 100 actions + vente de 1 contrat d’options d’achat XIU JUN 16 C) et de l’achat d’un contrat d’options de vente XIU JUN 15 P. Ces deux stratégies sont tout à fait conforme à la réglementation des comptes enregistrés.

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Bonnes transactions et bonne semaine!

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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