Le moins qu’on puisse dire, c’est que nous traversons une année où le risque découlant des manchettes et l’hypersensibilité des investisseurs ont cours. Pourtant, malgré tous les « tweets » d’informations susceptibles d’influencer le marché et les vociférations sur le commerce international, les marchés américain et canadien continuent de surmonter les inquiétudes. J’irai jusqu’à dire que cette tendance règne sur les marchés mondiaux en général depuis 2008 déjà.
Quoi qu’il en soit, le risque est un facteur que l’investisseur prudent a toujours à l’esprit. En fait, chez Croft Financial Group, nous mettons d’abord l’accent sur la gestion du risque, dans l’espoir que les profits suivront. Pour évaluer le risque, il est important de comprendre où se situe votre exposition.
Risque spécifique
Le risque spécifique existe du fait de l’incertitude relative à une société ou à un secteur d’activité en particulier. Un portefeuille diversifié a pour but de limiter ce risque en ayant seulement un faible placement dans chaque société ou secteur d’activité et en évitant ainsi une surconcentration. En plus de la diversification, l’investisseur peut choisir d’utiliser une stratégie fondée sur des options afin de couvrir le risque spécifique lié à une société. Par exemple, vous pouvez avoir l’impression que vos placements dans la société Agnico Eagle Mines (AEM sur TSX) sont à risque en raison de préoccupations particulières concernant l’entreprise ou le secteur, alors que vous ne ressentez aucune crainte quant à votre exposition aux banques canadiennes. Dans ce cas, une stratégie de tunnel ou une option de vente en guise de couverture pourrait être mise en place afin de couvrir le risque spécifique lié à Agnico, tandis que l’exposition aux banques n’aura besoin d’aucune couverture.
Risque systématique
Le risque systématique est un autre type de risque. On l’appelle aussi « risque de marché ». Ce risque n’est pas aussi facilement gérable par diversification du portefeuille, ni annulable à l’aide d’une couverture par voie d’options sur les titres d’une société ou d’un secteur particulier. Le jargon « quand la marée descend, tous les navires s’échouent » décrit bien ce type de risque. La crainte devient généralisée, et les préoccupations géopolitiques et économiques poussent les investisseurs à vendre leurs actions, à mettre à l’abri leurs liquidités et à attendre des moments plus favorables.
Couverture du risque systématique dans un portefeuille diversifié
Pour contrer le risque d’une liquidation massive sur le marché qui pourrait toucher un portefeuille diversifié, l’investisseur peut envisager une stratégie à base d’options SXO. Le S&P/TSX 60, indice qui suit les sociétés de premier ordre dans les principaux secteurs canadiens, détermine le prix des options SXO.
Pour en savoir plus sur cet indice canadien, cliquez ICI.
Pourquoi les options SXO?
L’une des considérations à prendre en compte lors de l’utilisation d’une option sur actions ou d’une option sur FNB « typique » est que la levée et l’assignation s’effectuent au moyen des actions sous-jacentes lors du règlement. L’investisseur qui a une perspective positive à long terme à l’égard d’une société peut ne pas vouloir vendre ses actions en raison de ce qui pourrait être un risque à court terme. D’autant plus que dans un compte non enregistré, cela pourrait avoir des conséquences fiscales. Une stratégie à base d’options peut prendre fin à tout moment avant l’échéance pour éviter la possibilité d’avoir à céder des actions, mais cela demande un certain effort.
Les options sur l’indice S&P/TSX 60 (options SXO) offrent quelques avantages :
Combien d’options sur indice doit-on acheter?
Certains points importants sont à considérer.
Le point 2 mérite une précision. Il est important de savoir qu’une action donnée peut être plus ou moins volatile qu’un indice. On appelle cette variation le coefficient bêta.
La pondération de chaque action influence alors la variation de la valeur du portefeuille par rapport à l’indice. Pour offrir une couverture adéquate à un portefeuille diversifié, il faut calculer le bêta du portefeuille.
Que représente le bêta?
Le bêta d’un portefeuille représente la variation de la valeur du portefeuille par rapport à l’ensemble des titres sur le marché (le S&P/TSX 60 dans le cas qui nous occupe).
Le bêta est une valeur absolue :
Considérant que le bêta du marché est égal à 1,00, voyons un exemple où les cours du marché augmentent de 3,00 %.
Scénario 1
Si le bêta du portefeuille est de 2,00, la valeur du portefeuille augmenterait d’environ 6,00 %.
Scénario 2
Si le bêta du portefeuille est de 0,50, la valeur du portefeuille augmenterait d’environ 1,50 %.
Bêta négatif
Un bêta négatif signifie que le portefeuille et le marché fluctuent en sens inverse.
Encore une fois, considérant que le bêta du marché est égal à 1,00, voyons un autre exemple où les cours du marché augmentent de 3,00 %.
Scénario 1
Scénario 2
Exemple d’une couverture de portefeuille
L’équation suivante peut servir à calculer le nombre de contrats requis en fonction du bêta du portefeuille.
Nombre d’options de vente = (valeur du portefeuille X bêta) / (S&P/TSX 60 X 10)
À noter que l’équation ne tient pas compte du delta des options, lequel pourrait être utilisé si l’investisseur tentait d’établir une « couverture parfaite ».
Pour calculer le bêta d’un portefeuille, l’investisseur doit d’abord connaître le bêta des actions de chaque société et leur pondération.
Par exemple :
En chiffres
Valeur du portefeuille = 100 000,00 $
Bêta = 1,282
S&P/TSX 60 = 975
Prix d’exercice de l’option de vente à 975 échéant dans 2 mois = 19,30 $
(100 000,00 $ X 1,282) / (975 X 10) = 13,15 contrats
19,30 $ X 10 = 193,00 $ le contrat
Coût de la couverture = 193,00 $ X 13 contrats = 2 509,00 $
Le coût représente environ 2,5 % de la valeur du portefeuille.
Effet de la couverture
Sans la couverture :
Avec la couverture :
Règlement
Conclusion
L’investisseur désireux de protéger un portefeuille diversifié contre le risque d’une baisse globale des cours du marché peut utiliser une option sur indice, l’option SXO par exemple, au lieu d’acheter une option de vente pour chaque action détenue. Pour que l’opération soit la plus efficace possible, l’investisseur doit d’abord estimer dans quelle mesure son portefeuille variera ou non par rapport au marché. Il peut le faire en calculant le bêta du portefeuille.
La chaîne d’options SXO peut ne pas être aussi facile à trouver que les chaînes d’options sur actions ou sur FNB que vous avez l’habitude d’utiliser. En cas de difficultés, n’hésitez pas à solliciter votre courtier.
CEO and Director of Business Development
R.N. Croft Financial Group
Jason est chef de la direction et directeur du développement des affaires de R. N. Croft Financial Group. Il est également membre du comité d'examen des placements de Croft et il détient le titre de gestionnaire spécialiste en produits dérivés. De plus, il est consultant en formation pour le compte de Learn-To-Trade.com ainsi qu’instructeur à la Bourse de Montréal du Groupe TMX.