Stratégies perspective haussière
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La métamorphose d’un écart haussier en écart papillon inverse sur CNR

Martin Noël
26 juillet, 2017
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La métamorphose d’un écart haussier en écart papillon inverse sur CNR

Comme nous pouvons le constater sur le graphique ci-dessous, le prix de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CNR) a amorcé une légère correction depuis son sommet de 108,64 $ enregistré à la fin du mois de juin. À la fermeture des marchés le lundi 24 juillet, CNR cotait à 101,63 $ et se trouvait près de la moyenne mobile de 34 semaines (SMA(34)) qui par le passé a agi comme soutien à plusieurs reprises.

Dans le cadre de cet article, nous examinerons le cas d’un investisseur qui croit que le prix de CNR pourrait s’apprécier d’ici le mois de décembre 2017, en comparant la mise en place d’un écart haussier à la mise en place d’un écart papillon inverse qui permettrait à l’investisseur de tirer avantage d’une débâcle si elle se produisait.

 

La mise en place de l’écart haussier à l’aide d’options de vente

 

Profil de profits et pertes à l’échéance de l’écart haussier à l’aide d’options de vente

L’écart haussier à l’aide d’options de vente est mis en place en vendant un contrat d’options de vente CNR 171215 P 100,00 à 3,50 $ pour un crédit de 350 $ par contrat, et en achetant un contrat d’options de vente CNR 171215 P 90,00 à 0,85 $ pour un débit de 85 $ par contrat, et un crédit total par contrat de 265 $ qui correspond également au profit maximal potentiel si CNR termine à un prix supérieur ou égal 100 $ à l’échéance du 15 décembre 2017. La perte de 735 $ est calculée en prenant la différence entre les deux prix de levée (100 $ – 90 $), soit 10 $ par action moins le crédit de 2,65 $ par action, soit 7,35 $ par action multiplié par 100 actions par contrat, et sera réalisée si le prix de CNR clôture à un prix inférieur ou égal à 90 $ à l’échéance du 15 décembre 2017. La position sera gagnante si le prix de CNR est supérieur au seuil d’équilibre de 97,35 $, et perdante si le prix est inférieur au même seuil d’équilibre.

 

La mise en place de l’écart haussier à l’aide d’options de vente
Dans toute analyse, nous devons envisager la possibilité que notre scénario ne se réalise pas comme prévu. Dans ce cas-ci, les prix pourraient donc continuer à baisser, et l’écart haussier à l’aide d’options de vente nous ferait subir une perte de 735 $ en cas de fermeture sous le prix de levée de 90 $. Afin de réduire cette perte, nous pourrions alors mettre en place un écart baissier à l’aide d’options de vente afin de tirer avantage d’une baisse sous les 90 $.

 

Profil de profits et pertes à l’échéance de l’écart baissier à l’aide d’options de vente

L’écart baissier à l’aide d’options de vente est mis en place en achetant un contrat d’options de vente CNR 171215 P 90,00 à 0,85 $ pour un débit de 85 $ par contrat, et en vendant un contrat d’options de vente CNR 171215 P 80,00 à 0,15 $ pour un crédit de 15 $ par contrat, et un débit total de 70 $ par contrat qui correspond également à la perte maximale potentielle si CNR termine à un prix supérieur ou égal 90 $ à l’échéance du 15 décembre 2017. Le profit de 930 $ est calculé en prenant la différence entre les deux prix de levée (90 $ – 80 $), soit 10 $ par action moins le débit de 0,70 $ par action, soit 9,30 $ par action multiplié par 100 actions par contrat, et sera réalisé si le prix de CNR clôture à un prix inférieur ou égal à 80 $ à l’échéance du 15 décembre 2017. La position sera gagnante si le prix de CNR est inférieur au seuil d’équilibre de 89,30 $, et perdante si le prix est supérieur au même seuil d’équilibre.

 

La métamorphose de l’écart haussier en écart papillon inverse à l’aide d’options de vente

En combinant les deux stratégies, nous obtenons un profil de profits et pertes qui correspond à un écart papillon inverse à l’aide d’options de vente, et par conséquent, l’ajout de l’écart baissier complète la métamorphose de l’écart haussier en un écart papillon inverse à l’aide d’options de vente.

Profil de profits et pertes de l’écart papillon inverse à l’aide d’options de vente

 

Comme nous pouvons le constater, l’écart papillon inverse, qui résulte de cette métamorphose, permet de tirer avantage d’une hausse dans le prix de CNR, ce qui était notre objectif de départ, et de tirer avantage également d’une baisse si la correction se poursuit et se prolonge sous les 90 $ d’ici l’échéance du 15 décembre 2017. Nous ajoutons ce potentiel à un coût raisonnable de 70 $ par contrat (le débit total de l’écart baissier). Par conséquent, notre perte maximale passe de 735 $ à 805 $ et elle est réalisée seulement si le prix de CNR ferme exactement sur le prix de levée de 90 $ à l’échéance du 15 décembre 2017. D’autre part, notre profit maximal s’en voit réduit de 70 $ pour s’établir à 195 $ au lieu des 265 $ initiaux. Cependant, le profit maximal peut maintenant être obtenu si le prix de CNR est au-delà des deux prix de levée de 80 $ et 100 $. Finalement, la position sera perdante si le prix de CNR se situe à l’intérieur des deux seuils d’équilibre de 81,95 $ et 98,05 $.

 

Bonnes transactions et bonne semaine !

 

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours, avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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