Comme l’illustre le graphique ci-après, le cours des actions de Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (symbole : CNR) semble être en perte de tendance claire. En effet, l’indicateur de l’impulsion du moment (stochastique) vient de tomber sous le niveau de 75. La situation est semblable à celle qui s’est produite en juin 2019. Le cours de CNR s’était alors maintenu dans une fourchette durant plusieurs semaines. Tant et aussi longtemps que l’indicateur stochastique demeurera inférieur à 75, nous pourrons présumer que ce scénario se répète. Ainsi, afin de tirer avantage de la situation, un investisseur pourrait mettre en œuvre une stratégie de vente d’options d’achat couvertes. Celle-ci lui permettrait de générer des revenus supplémentaires à partir des actions qu’il détient pendant la durée de la situation.
L’investisseur pourrait vendre un contrat d’options d’achat pour chaque tranche de 100 actions détenues. Selon un cours de 122,25 $, nous évaluerons deux options d’achat échéant le 17 janvier 2019 et ayant des prix de levée respectifs de 120 $ et de 125 $.
Le tableau précédent compare le profil de profits et pertes de la stratégie de vente d’options d’achat couvertes en fonction des prix de levée de 120 $ et de 125 $.
L’option d’achat ayant un prix de levée de 120 $ permet d’encaisser une prime de 3,60 $ par action, soit de 360 $ par contrat. Cette option d’achat en jeu, qui a une valeur intrinsèque de 2,25 $ (122,25 – 120) et une valeur temps de 1,35 $ (3,60 – 2,25), procure à l’investisseur une protection de 2,94 % en cas de baisse du cours. Le profit maximal de 1,35 $ par action (prix de levée de 120 – cours du titre de 122,25 + prime reçue de 3,60) ou de 1,14 % (8,31 % annualisé) sera réalisé si le cours des actions est supérieur au prix de levée de 120 $ à l’échéance du 17 janvier 2020. Le profit statique, soit le profit obtenu si le cours fait du surplace jusqu’à l’échéance, est identique au profit maximal.
L’option d’achat ayant un prix de levée de 125 $ permet d’encaisser une prime de 1,10 $ par action, soit de 110 $ par contrat. Cette option d’achat hors jeu, qui n’a aucune valeur intrinsèque et a une valeur temps de 1,10 $, procure à l’investisseur une protection de 0,90 % en cas de baisse du cours. Le profit maximal de 3,85 $ par action (prix de levée de 125 – cours du titre de 122,25 + prime reçue de 1,10) ou de 3,18 % (23,20 % annualisé) sera réalisé si le cours des actions est supérieur au prix de levée de 125 $ à l’échéance du 17 janvier 2020. Le profit statique, soit le profit réalisé si le cours fait du surplace jusqu’à l’échéance, est de 1,10 $ par action (ce qui correspond à la valeur temps de l’option d’achat) et représente un rendement de 0,91 % (6,63 % annualisé).
Le choix du prix de levée est un compromis que l’investisseur doit faire entre le rendement maximal et la protection obtenue en cas de baisse. Les options en jeu comportent une protection plus grande que les options hors jeu. Cependant, elles ne permettent pas de réaliser de plus-value, ce qui limite leur profitabilité en cas de hausse du cours.
Si le cours du titre baissait ou faisait du surplace, l’investisseur pourrait intervenir dans la mesure où il pourrait racheter les options d’achat vendues à un prix valant de 10 % à 20 % du prix initial. Dans un tel cas, il lui faudrait alors procéder à une analyse pour déterminer s’il est toujours de mise de poursuivre la stratégie de vente d’options d’achat pour se couvrir. En cas de hausse du cours au-delà du prix de levée, l’investisseur devrait racheter les options d’achat à profit ou à perte, selon le cas, afin d’éviter d’être soumis à une assignation de levée et de devoir vendre les actions sous-jacentes. Autrement, les options d’achat seraient levées par le détenteur et l’investisseur serait alors forcé de vendre ses actions au prix de levée convenu.
Bonne négociation et bonne semaine!
Les stratégies décrites dans le présent blogue ne sont présentées qu’à des fins d’information et de formation. Elles ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations d’acheter ou de vendre quelque valeur mobilière que ce soit. Comme toujours, avant de mettre en œuvre des stratégies sur options, assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêt à en assumer tous les risques.
Président
Corporation Financière Monetis
Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.