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L’université des options sur devises – Partie 2

Patrick Ceresna
4 août, 2019
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L’université des options sur devises – Partie 2

Partie 2 : L’incidence des fluctuations du dollar américain sur les rendements canadiens

J’ai eu l’occasion, au début de ma carrière, de travailler pour une maison de courtage de plein exercice auprès d’une grande banque canadienne. Je me souviens d’avoir entendu un conseiller en placement se disputer avec un client au sujet du rendement réalisé par ce dernier. Le client mettait en cause son rendement global lorsqu’il considérait la valeur du portefeuille exprimée en dollars canadiens. Le conseiller se défendait en disant qu’il était un courtier spécialisé dans la sélection de titres de style valeur, et non un cambiste. À l’époque, je débutais dans le métier et n’ai pas bien saisi ce qu’il voulait dire.

La devise compte!

Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai commencé à comprendre les ramifications macroéconomiques. Une monnaie faible apporte une stimulation au pays en rendant ses exportations plus concurrentielles sur le marché mondial, mais elle contribue aussi, bien souvent, à pousser ses marchés boursiers à la hausse. Pour tâcher d’y voir plus clair, nous nous intéresserons à un exemple réel choisi pour illustrer l’écart de rendement spectaculaire qui peut se produire entre deux investisseurs en fonction du simple choix de la devise dans laquelle ils effectuent l’achat de leurs actions. Je choisis la période de 2013 à 2016, qui met en évidence une fluctuation importante du dollar canadien.

Dans cet exemple, nos deux investisseurs veulent détenir l’action de la Banque Royale tant pour son dividende que pour son potentiel haussier.

Le 4 janvier 2013, le dollar américain s’échangeait à 0,9874 du dollar canadien, soit presque à parité.

Investisseur A : Notre premier investisseur détient un compte sur marge en dollars canadiens et décide d’acheter, le 4 janvier 2013, 1 000 actions de la Banque Royale (TSX : RY) à 61,07 $, ce qui totalise un investissement de 61 070,00 $ réalisé en dollars canadiens. 

Investisseur B : Notre second investisseur détient un compte sur marge en dollars américains et décide lui aussi d’acheter 1 000 actions de la Banque Royale (NYSE : RY), mais il effectue son achat à la Bourse de New York. Il les achète le 4 janvier 2013 à 61,86 $, ce qui totalise un investissement de 61 860,00 $ en dollars américains.

Nos deux investisseurs acquièrent ce titre pour la même raison : la perspective d’un dividende sûr et d’une appréciation à long terme. Or, le résultat final se révèle beaucoup plus divergent que ce que l’on imaginerait.

D’où provient cet écart?

De l’appréciation du dollar américain, qui est passé de 0,9874 à 1,31221 pendant cette période. Les investisseurs avisés pourraient objecter que nos investisseurs ne s’en tireraient ni mieux ni moins bien si toutes les variables étaient reconverties en dollars canadiens, mais là n’est pas la question.

En effet, combien d’investisseurs ayant un placement libellé en dollars américains dans les actions de la Banque Royale (NYSE) en seraient satisfaits s’ils n’avaient connu aucune appréciation du capital en près de quatre ans?

De même, combien d’investisseurs ayant un placement libellé en dollars canadiens seraient d’avis que leurs actions n’ont pas réellement augmenté de 33,06 %, compte tenu de la perte de pouvoir d’achat de leur monnaie locale?

N’est-il pas fascinant de constater à quel point les perceptions de ces investisseurs pourraient différer quant au rendement des mêmes actions?

La monnaie dans laquelle vous détenez vos placements exerce une influence considérable sur votre rendement final. Il est essentiel pour l’aspirant investisseur d’adopter une perspective macroéconomique du risque de change. Savoir quand et comment couvrir ce risque est un outil précieux pour aider à gérer ce risque.

Retrouvez-nous pour le troisième volet de cette série, où nous examinerons davantage les caractéristiques, le fonctionnement et l’adéquation à vos besoins des options sur devises.

Mise en garde :
Les stratégies décrites dans le présent blogue ne sont présentées qu’à des fins d’information et de formation. Elles ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations d’acheter ou de vendre quelque valeur mobilière que ce soit. Comme toujours, avant de mettre en œuvre des stratégies sur options, assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêt à en assumer tous les risques.

Patrick Ceresna
Patrick Ceresna http://www.bigpicturetrading.com

Gestionnaire spécialisé en produits dérivés

Big Picture Trading Inc.

Patrick Ceresna est le fondateur et le conseiller en chef en matière de stratégies boursières de Big Picture Trading. Il est aussi coanimateur des balados MacroVoices et Market Huddle. Il détient les titres de Chartered Market Technician (technicien agréé du marché), de gestionnaire spécialisé en produits dérivés et de gestionnaire de placements agréé. En plus de ses fonctions à Big Picture Trading, M. Ceresna offre une formation sur les produits dérivés de la Bourse de Montréal, membre du Groupe TMX. La formation, qui s’adresse aux investisseurs et aux professionnels en placement de partout au Canada, porte sur les nombreuses fonctions utiles des options à l’intérieur d’un portefeuille de placements. Patrick se spécialise dans l’analyse des conditions macroéconomiques du marché mondial et dans la manière de convertir ces dernières en occasions de placement et de négociation concrètes. Sa connaissance avancée de l’analyse technique lui permet d’établir des liens entre les différents thèmes macroéconomiques dans le but de suggérer des stratégies de négociation à mettre en œuvre. Fort de solides connaissances en négociation d’options, il recherche des occasions de placement à profil de risque et de rendement asymétrique qui permettent de tirer avantage des rendements, tout en cernant et en gérant le risque ou en générant des revenus accrus et stables. Patrick a conçu et il enseigne activement les programmes de maître offerts par Big Picture Trading sur les aspects techniques de la négociation, la négociation d’options et la macroéconomie. Il fournit également aux membres le contenu des webinaires quotidiens d’analyse du marché en direct, des services d’alerte et des modèles de portefeuille.

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