Les investisseurs canadiens surveillent de près la situation économique du pays ainsi que l’économie mondiale devant la perspective d’une récession.
Selon les données sur le dernier trimestre de 2018 que Statistique Canada a publiées le 1er mars 2019, « [l]a croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a ralenti pour s’établir à 0,1 % au quatrième trimestre, soit le rythme le plus lent observé depuis le deuxième trimestre de 2016. » Voir le graphique 1 : Produit intérieur brut et demande intérieure finale.
L’inquiétude des investisseurs est causée non seulement par l’affaiblissement de l’économie, mais aussi par l’inversion de la courbe des taux sur les marchés obligataires au Canada et aux États-Unis, qui est survenue à la fin de mars 2019. Voir le graphique 2 : Inversion de la courbe des taux.
Lorsque les investisseurs voient de moins en moins d’occasions sur le marché boursier à court terme, ils se tournent vers les obligations à long terme, acceptant un rendement moindre au profit d’un placement sûr. Si cette tendance s’affermit, elle entraîne à la hausse le cours des obligations à long terme, ce qui fait baisser leur rendement. La courbe des taux s’« inverse » lorsque l’obligation à court terme procure un meilleur rendement que l’obligation à long terme. On perçoit ce phénomène comme étant révélateur d’une baisse de confiance dans l’économie et comme le signe avant-coureur d’une récession. La dernière fois qu’une telle inversion s’est produite remonte à 2007. Il n’est donc pas surprenant que les investisseurs soient inquiets.
Selon les grandes banques canadiennes, un ralentissement est probable, mais l’économie montre des signes de vigueur, comme l’ont rapporté le Financial Post, citant Louis Vachon, président et chef de la direction de la Banque Nationale, ainsi que le Toronto Star, citant Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier.
De plus, il ne faut pas sous-estimer l’influence que la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine peuvent exercer sur le cours de l’économie par l’application d’un taux directeur qui contribue à une politique monétaire accommodante.
Il faut également tenir compte des données historiques des marchés boursiers, qui ont enregistré des gains sur douze, voire dix-huit mois après l’inversion de la courbe des taux, comme on le voit dans le graphique 3 : Indice S&P 500 après l’inversion de la courbe des taux.
Graphique 3 : Indice S&P 500 après l’inversion de la courbe des taux
À l’heure où l’indice composé S&P/TSX connaît des sommets historiques, qui compensent toutes les pertes du dernier trimestre de 2018, de nombreux investisseurs ont un faux sentiment de sécurité. Voir le graphique 4 : Indice composé S&P/TSX au 22 avril 2019.
Si comprendre la pléthore de données économiques n’est pas chose facile pour un gestionnaire de portefeuille professionnel, l’exercice est d’autant plus ardu pour les particuliers qui investissent en Bourse.
Comme le veut le dicton, c’est dans les ciels bleus qu’éclatent les orages; il importe donc que les investisseurs évitent de glisser dans l’insouciance qui caractérise souvent la tendance haussière des cours boursiers.
Tout indique une incertitude. Même si la tendance est notre alliée, il ne faut pas oublier que la situation peut se retourner très rapidement, comme on l’a vu au quatrième trimestre de 2018.
Espérer le meilleur et se préparer au pire?
Même si les marchés continuent de progresser, c’est maintenant qu’il faut se préparer en vue d’un marché houleux, marqué par la fluctuation prononcée des cours boursiers et de longues périodes où la courbe de volatilité sera horizontale, sinon descendante.
Étant donné que personne ne peut prédire le moment où le marché se retournera, il est judicieux d’envisager des stratégies de négociation d’options pour protéger votre capital et vos gains, surtout lorsque la conjoncture est incertaine.
Même s’il en existe bien d’autres, comprendre les stratégies sur options ci-dessus et les appliquer au moment opportun vous aideront à maîtriser la situation et même à dégager des revenus lorsque l’économie ralentit ou entre en récession.
CEO and Director of Business Development
R.N. Croft Financial Group
Jason est chef de la direction et directeur du développement des affaires de R. N. Croft Financial Group. Il est également membre du comité d'examen des placements de Croft et il détient le titre de gestionnaire spécialiste en produits dérivés. De plus, il est consultant en formation pour le compte de Learn-To-Trade.com ainsi qu’instructeur à la Bourse de Montréal du Groupe TMX.