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Un écart diagonal baissier sur niveau de résistance

Martin Noël
19 novembre, 2018
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Un écart diagonal baissier sur niveau de résistance

Tel que nous pouvons l’observer sur le graphique suivant, le prix des actions de Banque de Nouvelle-Écosse (La) (BNS) est en déclin depuis les douze derniers mois. Depuis les dernières semaines, les cours se sont stabilisés entre les niveaux 69 $ et 72 $ et se butent contre la résistance offerte par la moyenne mobile de 30 jours. Nous pouvons constater que chaque passage au-dessus de cette moyenne mobile au cours de la dernière année s’est avéré une occasion de vendre le titre. Comme on dit dans le jargon du marché, une tendance est susceptible de se poursuivre jusqu’à preuve du contraire. Par conséquent, un investisseur qui voudrait tirer avantage de cette situation pourrait mettre en place un écart diagonal baissier à l’aide d’options de vente. Cette stratégie modérément baissière consiste à acheter une option de vente et à en vendre une autre simultanément avec un prix de levée inférieur et une échéance plus courte que celle achetée. Cette vente permet de financer en partie l’achat des options de vente et de tirer avantage de l’érosion de la valeur temps qui est plus rapide pour l’option dont l’échéance est plus courte. L’objectif est que l’option vendue arrive à l’échéance avec une valeur nulle. Dans ce cas, nous nous retrouvons avec une position longue sur les options de vente à échéance plus longue, et nous pouvons ensuite décider de les garder pour profiter d’une baisse, de les revendre pour réaliser le profit, s’il y a lieu, ou de revendre une autre option de vente avec une échéance plus courte, pour réduire davantage le coût des options de vente achetées.

 

 

Position

  • Achat de 10 contrats d’options de vente BNS 190118 P 72 à 2,80 $
    • Débit de 2 800 $
  • Vente de 10 contrats d’options de vente BNS 181221 P 70 à 1,05 $
    • Crédit de 1 050 $
  • Débit total de 1 750 $

 

Profil de profits et pertes

 

Nous construirons cet écart diagonal baissier en achetant dix contrats d’options de vente BNS 190118 P 72 à 2,80 $ par actions pour un débit de 2 800 $ (2,80 x 10 contrats x 100 actions par contrat) et en vendant dix contrats d’options de vente BNS 181221 P 70 à 1,05 $ par actions pour un crédit de 1 050 $ (1,05 x 10 contrats x 100 actions par contrat). Le débit total de la position de 1 750 $, ou de 1,75 $ par action, correspond également à la perte maximale potentielle qui pourrait être subite à la suite de toute hausse supérieure au seuil de rentabilité de 71,62 $*. La position sera profitable si le prix de BNS est inférieur à ce seuil de rentabilité avec un profit maximal potentiel de 969 $* si le prix de BNS est exactement égal au prix de levée de 70 $ des options vendues à l’échéance du 21 décembre 2018.

 

Intervention

En fonction de la progression du prix de BNS d’ici l’échéance du 21 décembre 2018, et de son prix de clôture à cette même échéance, nous vous présentons ci-dessous trois scénarios d’intervention.

 

Scénario #1

Comme cela s’est produit précédemment, il est possible que le prix de BNS franchisse la moyenne mobile de 30 jours à la hausse. Si cela devait arriver, la valeur des options de vente que nous avons vendues devrait alors baisser. Dans cette situation, les options de vente que nous avons vendues pourraient alors être rachetées s’il était possible de le faire en payant de 10 % à 20 % du prix de vente de 1,05 $, soit entre 0,10 $ et 0,20 $. On pourrait alors garder les options de vente du mois de janvier pour tirer avantage d’une baisse subséquente, ou tout simplement les revendre et afin de limiter la perte si le scénario de baisse n’était plus pertinent.

 

Scénario #2

Si à l’échéance du 18 décembre 2018 le prix des actions de BNS se maintient sous le seuil de rentabilité de 71,62 $ et n’est pas inférieur au prix de levée de 70 $ des options de vente vendues alors, tout comme pour le scénario précédent, il sera possible de les racheter à bon prix ou de les laisser expirer sans valeur. On pourra ensuite, revendre les options de vente détenues pour réaliser le profit, les conserver pour tirer avantage d’une baisse, ou les garder et vendre d’autres options de vente avec une échéance plus courte afin de réduire davantage le coût des options de vente détenues.

 

Scénario #3

Si à l’échéance du 18 décembre 2018 le prix des actions de BNS est inférieur au prix de levée de 70 $ des options de vente vendues, celles-ci seront alors en jeu et on devra alors les racheter afin d’éviter d’être assignés et de devoir acheter les actions au prix de levée de 70 $. Nous serons alors dans la zone de profit et on aura alors le choix, comme pour le scénario #2, de revendre les options de vente détenues pour réaliser le profit, de les conserver pour tirer avantage d’une baisse, ou de les garder et de vendre d’autres options de vente avec une échéance plus courte afin de réduire davantage le coût des options de vente détenues.

 

*Veuillez prendre note que le seuil de rentabilité et le profit maximal sont estimés en fonction de la valeur potentielle des options de vente détenues qui viennent à échéance en janvier 2019 à la date d’échéance des options de vente vendues.

 

Bonnes transactions et bonne semaine !

 

 

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours, avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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