Stratégies perspective neutre
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Vendre des options d’achat sur double sommet

Martin Noël
25 juillet, 2018
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Vendre des options d’achat sur double sommet

Tel que nous pouvons l’observer sur le graphique suivant, le prix des actions de Restaurant Brands International Inc. (QSR) a effectué toute une progression depuis son creux aux alentours de 68 $ en avril dernier. Avec un prix de 85,20 $ au moment d’écrire ces lignes, QSR arrive dans la zone du sommet précédent qui s’est établi entre 86 $ et 88 $. Nous pouvons remarquer que les conditions de sur-achat et de divergence négative sur l’indicateur RSI présentes au sommet précédent sont également visibles présentement. Cette situation est une indication que le titre pourrait faire une pause temporaire, voire amorcer un déclin plus ou moins prononcé.

 

 

Un investisseur, qui voudrait tirer avantage de l’érosion de la valeur pendant cette pause, tout en obtenant une protection limitée, pourrait vendre un contrat d’options d’achat pour chaque tranche de 100 actions détenues. Avec un prix de 85,20 $ nous évaluerons trois options d’achat échéant le 21 septembre 2018 et ayant des prix de levée de 82 $, 84 $ et 86 $.

 

Comparaison des profils de profits et pertes

 

Le tableau précédent compare le profil de profits et pertes de la stratégie vente d’options couverte en fonction des prix de levée de 82 $, 84 $ et 86 $.

Les options d’achat ayant un prix de levée de 82 $ permettent d’encaisser une prime de 4,50 $ par action, ou de 450 $ par contrats. Cette option d’achat en jeu, qui a une valeur intrinsèque de 3,20 $ (85,20 – 82) et une valeur temps de 1,30 $ (4,50 – 3,20), offre une protection de 5,28 % en cas de baisse. Le profit maximal de 1,30 $ par action (prix de levée de 82 – prix du titre de 85,20 + prime reçue de 4,50) ou de 1,61 % (9,80 % annualisé) sera obtenu si le prix des actions est supérieur au prix de levée de 82 $ à l’échéance du 21 septembre. Le profit statique, soit le profit obtenu si le prix fait du surplace d’ici à l’échéance est identique au profit maximal.

Les options d’achat ayant un prix de levée de 84 $ permettent d’encaisser une prime de 3,15 $ par action, ou de 315 $ par contrats. Cette option d’achat en jeu, qui a une valeur intrinsèque de 1,20 $ (85,20 – 84) et une valeur temps de 1,95 $ (3,15 – 1,20), offre une protection de 3,70 % en cas de baisse. Le profit maximal de 1,95 $ par action (prix de levée de 84 – prix du titre de 85,20 + prime reçue de 3,15) ou de 2,38 % (14,46 % annualisé) sera obtenu si le prix des actions est supérieur au prix de levée de 84 $ à l’échéance du 21 septembre. Le profit statique, soit le profit réalisé si le prix fait du surplace d’ici à l’échéance, est identique au profit maximal.

Les options d’achat ayant un prix de levée de 86 $ permettent d’encaisser une prime de 2,10 $ par action, ou de 210 $ par contrats. Cette option d’achat hors jeu, qui n’a aucune valeur intrinsèque et une valeur temps de 2,10 $ (2,10 – 0), offre une protection de 2,46 % en cas de baisse. Le profit maximal de 2,90 $ par action (prix de levée de 86 – prix du titre de 85,20 + prime reçue de 2,10) ou de 3,49 % (21,23 % annualisé) sera obtenu si le prix des actions est supérieur au prix de levée de 86 $ à l’échéance du 21 septembre. Le profit statique, soit le profit réalisé si le prix fait du surplace d’ici à l’échéance, est de 2,10 $ par action (la valeur temps des options d’achat) et représente un rendement de 2,53 % (15,37 % annualisé).

Le choix du prix de levée est un compromis que l’investisseur doit faire entre le rendement maximal et la couverture offerte en cas de baisse.

 

Intervention

Dans le cas où le titre baisse ou fait du surplace, nous pouvons racheter les options d’achat vendues pour un prix compris entre 10 % et 20 % du prix initial. Dans un tel cas, il faudrait alors procéder à une analyse pour confirmer s’il est toujours de mise de continuer à vendre des options d’achat pour se couvrir. En cas de maintien ou de hausse à un prix supérieur au prix d’exercice, les options d’achat devront être rachetées à profit ou à perte, selon le cas, afin d’éviter d’être assigné et de devoir vendre les actions sous-jacentes.

Veuillez prendre note qu’il y aura versement d’un dividende de 0,45 $ aux alentours du 14 septembre et, par conséquent, si les options d’achat choisies sont en jeu la veille de cette date il est possible que les options d’achat soient exercées prématurément et que nous soyons alors dans l’obligation de vendre les actions. Si cela devait se produire, nous ne pourrions alors pas encaisser le dividende. Afin d’éviter que cela arrive, il faudra alors fermer la position en rachetant les options d’achat la veille du 14 septembre si les options sont en jeu.

 

Bonnes transactions et bonne semaine !

 

 

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours, avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

 

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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