Stratégies perspective haussière
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Vendre des options de vente sur niveau de soutien

Martin Noël
27 mars, 2018
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Vendre des options de vente sur niveau de soutien

Tel que nous pouvons l’observer sur le graphique suivant, le prix des actions de Banque Canadienne Impériale de Commerce (CM) se négocie à la baisse depuis le début de l’année 2018. À la fermeture du marché, le vendredi 23 mars, CM se négociait à 114,07 $. Or, nous pouvons constater que l’intervalle de prix entre 112 $ et 114 $ a à deux reprises représenté un niveau de soutien à partir duquel les prix ont procédé à une poussée haussière. De plus, lorsque les indicateurs RSI (Relative Strength Index) et Stochastique sont à des niveaux de survente, comme présentement, il n’est pas inhabituel de voir les prix effectuer des rebonds plus ou moins importants.

Graphique quotidien en date du 23 mars 2018 (114,07 $)

Dans de telles conditions, un investisseur, qui considère que le marché à moyen terme est toujours dans un mode haussier, pourrait profiter de cette faiblesse dans les prix de CM pour vendre des options de vente afin de tirer avantage à la fois d’un rebond dans les prix et de la stabilité relative des prix. Dans le cas où les prix continueraient à décliner, l’investisseur devrait alors être prêt à acheter les actions au prix de levée choisi.

Position

  • Vente de 10 contrats d’options de vente CM 180518 P 115 à 3,50 $
    • Crédit de 3 500 $

 

Profil de profits et pertes

La vente de dix contrats d’options de vente CM 180518 P 115 à 3,50 $ permet d’encaisser 3 500 $ (3,50 x 10 contrats x 100 actions par contrat). Comme nous pouvons le constater sur le tableau précédent, cette option de vente est actuellement en jeu de 0,93 $ par action (prix de levée 115 – prix actuel 114,07) et contient 2,57 $ en valeur temps (3,50 – 0,93). Cette prime de 3,50 $ par action nous procure une protection contre une baisse pouvant aller jusqu’à 2,3 %, soit jusqu’au seuil d’équilibre de 111,50 $ (prix de levée 115 – prime 3,50) qui se situe tout juste sous le niveau de soutien de 112 $. Le profit maximal de la stratégie correspond au crédit total encaissé de 3 500 $ et sera réalisé si CM clôture à un prix supérieur ou égal au prix de levée de 115 $ à l’échéance du 18 mai 2018. Ce profit représente un rendement de 3,1 % pour la période de 56 jours ou un rendement annuel de 20,5 %. Le profit statique, soit le profit généré si le titre fait du surplace, est de 2,57 $ par action, ou 2 570 $ au total pour les 10 contrats. Le rendement statique est égal 2,3 % pour la période de 56 jours pour un rendement annuel de 15 %. À l’échéance, si le prix de CM est toujours inférieur au prix de levée de 115 $, l’investisseur sera alors dans l’obligation d’acheter 1 000 actions de CM à 115 $, et son prix de revient sera de 111,50 $ par action (prix de levée 115 – prime 3,50). Toute baisse sous ce niveau représentera une perte pour l’investisseur.

 

Intervention

Il existe trois façons de gérer cette position. La première s’adresse à l’investisseur qui ne craint pas d’acheter les actions en cas de baisse. Dans ce cas, on garde la position sans intervention et si le titre est inférieur au prix de levée de 115 $ à l’échéance alors on se fait assigner et on achète tout simplement les actions. La deuxième consiste à intervenir, si le prix franchit le seuil d’équilibre à la baisse de manière importante, en rachetant les options de vente vendues afin de limiter les pertes. La troisième consiste à intervenir, si le prix des actions augmente de manière substantielle, en rachetant les options de vente vendues pour entre 10 et 20 % de leur prime initiale. Dans ce cas, entre 0,35 et 0,70 $. Dans les deux derniers cas, on peut revendre d’autres options de vente si la situation le justifie toujours à ce moment-là.

 

 

Bonnes transactions et bonne semaine !

 

Les stratégies présentées dans le cadre de cette chronique ne le sont qu’à titre d’information et de formation et ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations pour acheter ou vendre toutes valeurs mobilières. Comme toujours, avant de mettre en place des stratégies d’options assurez-vous d’être à l’aise avec les scénarios proposés et d’être prêts à en assumer tous les risques.

 

Martin Noël
Martin Noël http://lesoptions.com/

Président

Corporation Financière Monetis

Martin Noël a obtenu un MBA en services financiers de l'UQÀM en 2003. La même année, il a reçu le Brevet de l'Institut des banquiers canadiens et la Médaille d'argent pour ses efforts remarquables dans le cadre du Programme de formation bancaire professionnelle. Monsieur Noël a commencé sa carrière dans le domaine des instruments dérivés en 1983 à titre de mainteneur de marché sur options, sur le parquet de la Bourse de Montréal, pour le compte de diverses firmes de courtage. Il a également occupé le poste de spécialiste sur options et, par la suite, de négociateur indépendant. En 1996, monsieur Noël est entré au service de la Bourse de Montréal à titre de responsable du marché des options où il a contribué au développement du marché canadien des options. En 2001, il a participé à la création de l'Institut des dérivés de la Bourse de Montréal où il a œuvré à titre de conseiller pédagogique. Depuis 2005, Martin est chargé de cours à l'UQÀM où il enseigne un cours sur les instruments dérivés au deuxième cycle. Depuis mai 2009, il est président à temps plein de la CORPORATION FINANCIÈRE MONÉTIS, une société active dans la négociation professionnelle et en communication financière. Martin agit comme collaborateur régulier en matière d’options pour la Bourse de Montréal.

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