Dans ce second article, nous en apprendrons davantage sur la volatilité, ainsi que sur certaines méthodes permettant de vous en protéger ou d’en tirer profit.
Pourquoi mesurer la volatilité? Dans la plupart des cas, la volatilité sert à mesurer le risque associé à un titre. Plus le titre est volatil, plus ce dernier peut être considéré comme étant risqué. En finance, plus un titre est risqué, plus l’investisseur s’attend à obtenir une compensation élevée pour son capital.
Différentes méthodes peuvent être utilisées afin de mesurer la volatilité passée, présente et future de votre portefeuille. En voici quelques exemples.
L’écart type demeure l’une des mesures les plus utilisées par les négociateurs et les analystes professionnels. Cette mesure reflète la dispersion des rendements d’un titre donné par rapport à sa moyenne. L’écart type prend en compte l’ensemble des risques reliés à un titre. Cela comprend autant les risques systématiques (risques associés à l’ensemble du marché) que les risques non systématiques (spécifiques à une société).
L’une des interprétations les plus courantes est la suivante : plus l’écart type est élevé, plus le titre est volatil.
Il est également possible d’en tirer des distributions de probabilité. La loi normale et l’écart type sont intimement liés. On peut déterminer un intervalle de fluctuation associé à une probabilité de réalisation.
Par exemple, si un titre est associé à un écart type de 7 %, cela signifie qu’il y a 68,2 % de chance que son rendement se situe entre -7 % et +7 % pour une période donnée. On peut alors déduire les fluctuations probables d’un titre.
Le coefficient bêta est simplement la mesure du mouvement attendu du prix d’une action par rapport aux mouvements du marché en général. Le bêta est utilisé pour mesurer le risque systématique. En théorie, on l’obtient en divisant la covariance du rendement d’un titre et des rendements du marché par la variance du marché pour une période donnée.
Coefficient bêta ()=Covariance (Re,Rm)Variance (Rm)
Heureusement, le bêta est une mesure très populaire et qui est facilement accessible. Vous n’aurez donc pas à le calculer vous-même. Cette mesure est principalement utilisée afin de déterminer si une action évoluera dans le même sens que le reste du marché.
Ainsi, un bêta inférieur à 1 illustre un titre qui est moins volatil que le marché, alors qu’un titre avec un bêta supérieur à 1 est un titre plus volatil que le marché.
Voici une autre façon de mesurer la volatilité. Cette fois-ci, il s’agit d’une mesure associée à la gestion de portefeuille.
La perte successive maximale correspond à la perte maximale enregistrée pour un titre ou un portefeuille. On calcule la perte successive maximale en établissant la différence entre le sommet et le creux atteint par l’actif en question durant une période donnée.
L’intérêt d’utiliser cette mesure réside dans le fait qu’elle reflète seulement la « mauvaise » volatilité. Toutes les formes de risque ne sont pas indésirables. Tandis que les gains importants sont souhaitables, les pertes importantes ne le sont pas. La perte successive maximale, contrairement à l’écart type, prend en compte seulement la volatilité associée aux pertes. Cela permet d’identifier des titres ayant un bon potentiel de gains tout en minimisant les probabilités de pertes.
Le CBOE Volatility Index, appelé plus couramment le VIX, permet d’obtenir une estimation, en temps réel, des attentes du marché quant à la fluctuation future (30 jours) du S&P500. On le qualifie souvent d’« indice de la peur ». Évidemment, plus ce dernier est élevé, plus l’incertitude est importante. Un niveau supérieur à 30 indique une incertitude très élevée, alors qu’un niveau inférieur à 20 indique une plus grande stabilité.
Le VIX a également son homologue canadien, le VIXI ou le S&P/TSX 60 VIX, qui reflète la volatilité sur le marché canadien.
Il est important de considérer les deux points suivants avant d’aller plus loin :
Veuillez noter qu’il n’est pas possible d’investir directement dans le VIX, puisqu’il s’agit d’un indice. Il existe par contre une foule de produits permettant de miser sur l’expansion ou la contraction du VIX. Il est possible, par exemple, de négocier des options ou des contrats à terme sur l’indice VIX ou VIXI afin d’exprimer vos vues sur l’évolution de la volatilité. Il existe également des fonds négociés en bourse basés sur le VIX. Il est toutefois déconseillé de détenir ce genre de produit pour une période prolongée.
Finalement, la dernière mesure de volatilité que je souhaite vous présenter est le véga. Il s’agit de la mesure de la variation du prix d’une option à la suite d’une variation dans la volatilité du titre sous-jacent.
Une option avec un véga de 0,20 verra sa valeur augmenter de 0,20 $ pour chaque augmentation de 1 % de la volatilité implicite.
Retenez également que l’achat d’options augmente le véga de votre portefeuille, alors que la vente d’option diminue le véga de votre portefeuille.
Afin d’en apprendre plus, vous pouvez consulter l’article suivant : Les lettres grecques – le véga
Voici quelques stratégies pouvant être mises en place afin de réduire la volatilité de votre portefeuille.
Cette stratégie, bien qu’assez simple, se montre utile lorsque vous croyez que le cours d’un titre sera haussier, mais que vous demeurez incertain des perspectives à court terme. La stratégie consiste simplement à faire l’achat d’une option de vente.
En achetant une option de vente, vous détenez une assurance qui vous dédommagera si le titre recule sous le prix d’exercice de l’option. Le risque associé à cette stratégie est connu dès le départ, puisqu’il s’agit de la prime payée pour acquérir l’option. Si la perte attendue se concrétise, vous pourrez revendre vos options afin d’empocher un profit ou attendre qu’elle soit exercée. Cette deuxième alternative est particulièrement intéressante lorsque vous changez votre fusil d’épaule et ne croyez plus aux perspectives à plus long terme de l’action sous-jacente.
Pour déterminer le nombre d’options à acheter afin de protéger votre position, vous devez utiliser la formule suivante :
Nbre d‘options à acquérir=( Nombre d‘actions en votre possession100 )
Voici un exemple : l’investisseur 1 détient 600 actions de la société ABC et désire déterminer le nombre d’options à acquérir, afin de se protéger contre une baisse du cours d’ABC. Il a trouvé une option avec le prix d’exercice qui lui convient. Combien doit-il acquérir d’options?
Nbre d‘options à acquérir=( 600100 ) = 6
Il devra acquérir 6 options afin de protéger ses 600 actions.
On vous invite à consulter le guide de la bourse de Montréal – Option de vente de protection afin d’en apprendre plus sur la stratégie.
Une autre possibilité afin de vous protéger contre la volatilité d’un titre dans votre portefeuille est de mettre en place un stellage en position acheteur, ou position longue (long straddle).
Cette stratégie peut se montrer particulièrement utile lorsqu’une nouvelle importante est attendue ou durant la saison des résultats. Le stellage est à utiliser lorsque vous vous attendez à un mouvement important dans le prix de l’action sous-jacente, mais que vous ne savez pas si ce sera positivement ou négativement. Cette stratégie vous permet donc de bénéficier autant de la chute que de l’augmentation du prix d’une action.
Le stellage est une stratégie dite neutre, puisque vous devez acheter simultanément une option de vente et une option d’achat avec les mêmes prix d’exercice et date d’échéance. De cette façon, vous serez avantagé si le titre augmente, mais aussi si le titre diminue. Votre risque est limité aux primes versées pour acquérir les options, tandis que votre profit, lui, est théoriquement illimité.
Voici un exemple : le titre DEF se négocie à 135 $. Vous pouvez acquérir une option de vente à parité pour 2,75 $ et une option d’achat à parité pour 5,75 $. Quels sont les scénarios qui vous permettent de bénéficier de la variation du prix de DEF?
Vous serez donc récompensé si le prix de l’action augmente pour dépasser 143,50 $, ou s’il descend sous la barre de 126,50 $ avant l’échéance de votre option.
Pour terminer notre exemple, si le prix de l’action chute à 116 $, vous pouvez calculer le profit réalisé comme suit : (prix d’exercice – prix de l’action – primes versées) * 100 = (135 $ – 116 $ – 8,50 $) * 100 = 1 050 $
On vous invite à consulter le guide de la bourse de Montréal – Stellage position acheteur afin d’en apprendre plus sur la stratégie.
Bien que la protection ne soit jamais aussi précise qu’avec des options individuelles, les options sectorielles offrent la possibilité d’exprimer ses vues sur le marché de façon beaucoup plus rapide et efficace. De plus, cette solution diminue significativement les frais de négociation.
Par exemple, dans un contexte de baisse de taux, le secteur financier subit souvent une pression négative provenant de la compression des marges bénéficiaires. Il est donc possible d’acheter une option de vente sur l’Indice composé S&P/TSX – Banques (secteur) (SXJ). De cette façon, vous évitez de vendre une partie des actions de votre portefeuille ou encore d’acheter des options pour chacun des titres du secteur bancaire que vous détenez. Cette stratégie permet de diminuer votre exposition au marché financier canadien.
Apprenez-en plus sur le sujet dans le guide des dérivés sur indice de la Bourse de Montréal.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur les sujets abordés dans cet article, vous pouvez consulter les articles suivants directement sur le blogue :
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